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Une architecture du vertige, du tragique et de la comédie
Immersion dans une œuvre peinte, brodée, dessinée
« J’ai marché vite.
J’avais envie de blanc, de gris, comme la vapeur. Toute vapeur.
Dans le gris, quand on s’attarde on perçoit. On perce.
C’est toujours étonnant.
J’avais envie de ça.
Et puis les personnages avancent. Plus ils avancent, moins ils sont dupes. Moins durs. Comme une forme de présence qui n’aurait plus de corps. Du moins pas le corps qu’on présume. A leur corps défendant.
On voudrait les suivre, mais ils s’évaporent. Justement. Dans le gris ou le blanc. Parfois très noir aussi.
J’agis toujours par touche, dans la stupéfaction de la couleur qui naît. C’est tellement fort, vous ne me croyez pas ?
Et puis j’efface, j’incorpore, je racle, j’imagine. C’est assez compliqué.
Je reviens avec un outil de mon grand-père en acier trempé. C’est comme ça, j’écris, je grave, je cicatrise.
Ça ne dure pas bien longtemps.
Beaucoup beaucoup moins longtemps que tous ces mois à fabriquer le gris et toutes ces nuances.
J’ai beaucoup à dire. Enfin à peindre. Mais à dire aussi. Et je vous le dirai. Mais pas comme ça ».
Hélène Duclos, Juin 2015
Du proche au lointain, les tumultes sont là, les tempêtes, les accalmies, l’effroi, les peuples et les pythies, l’humour discret, les déplacements, les failles dans l’immensité, les matières rauques, grattées, les territoires glissants, les perditions, les retrouvailles et les jugements.
Le grotesque et le carnaval. Les migrations, les détails infimes. Le délicat. La sensualité fine et puissante d’une œuvre singulière aux accents multiples.
Hélène Duclos dépeint une fable humaine épique replaçant l’homme au centre du chaos de l’univers. Elle rapproche l’homme, l’enfant et l’animal et offre une lecture douce-amère, réalisant un cheminement intérieur construit en transparence qui tente de reconnecter les êtres.
[…] « La peinture d'Hélène Duclos n'est pas représentation dramatisée ou « expressionniste » de l'être, mais plutôt volonté déterminée d'ascension à ce sommet de « vérité », où l'âme et le corps se conjuguent. Une ascension « à l'arraché », convulsive certes, mais toujours maîtrisée, construite, consciente et responsable dans son « implication » envers soi et les autres. »
Didier Hansi, « Hélène Duclos, un art impliqué », Artension n°31 septembre / octobre 2006
« De saisons en saisons, mon œuvre se construit de façon polymorphe autour des représentations de l’humanité. Je m’interroge sur les densités, la démographie, les familles, la répartition des communautés et groupes qui la constitue et sur ce qui crée la cohésion (rituels, contes, mythes, transmissions...) ou au contraire qui la brise ou l’entrave (mouvement des peuples, exils, émigrations...). Je m'interroge aussi sur la question du genre : le masculin et le féminin peuvent-il être encore définis comme des genres distincts? Mes sources sont matières vivantes, documents sonores, écrits filmés… De l’histoire individuelle aux grands chocs et mouvements collectifs. J'utilise la toile comme un espace de lâcher prise, mon tableau se construit toujours au fur et à mesure, dans un processus d'improvisation. L'improvisation n'étant possible qu'en ayant auparavant accumulé des "outils" forgés par les émotions, les connaissances, les expériences.
Depuis quelques temps, je complète cette œuvre picturale par un travail graphique : le dessin, la gravure et par la reprise du travail du textile. J'élabore des broderies dans lesquelles je mêle dessin et travail du fil; elles sont directement inspirées de mes peintures. Ces broderies sont réalisées sur des pièces de tissus ou des pièces de vêtements souvent anciens, usés par le temps. Les broderies apportent à ma recherche une dimension intime et poétique. » écrit Hélène DUCLOS.
A propos de la délicatesse
« Les histoires entendues dans ma jeunesse et les objets rapportés du Vietnam sont des éléments importants de la construction de mon imaginaire et de ma créativité. »
« J'aime la finesse, la miniature, l'imperceptible. Je cherche dans ces dimensions-là, le remarquable, l'extraordinaire. Cela provoque parfois des sensations vertigineuses comme lorsque quelque chose s'ouvre et libère de la place pour recevoir du nouveau.
J'affectionne particulièrement les outils très fins, je les recherche même et je réalise des grands et des petits formats. Cela m'intéresse de confronter les échelles et de montrer que le moindre détail a son importance pour l'harmonie et l'équilibre. »
Expositions personnelles :
2013 Galerie Le Réalgar, Saint-Etienne
Galerie Théo de Seine, Paris
La Grande Galerie, Savasse
2012 Invité d'honneur aux 20 ans du Salon Puls'art, Le Mans
2011 Galerie Balthazar, Clermont-Ferrandon, Malaucène
2010 Opéra de Lyon - France
Galerie Alain Rouzé - Nantes
Galerie L'arbre de Vie - Mirabel et Blacons (Drôme)
2009 Galerie Au-delà des apparences – Annecy
2008 Art Prise de tête – Romans sur Isère- Drôme
2007 Galerie Ardital – Aix-en-Provence
Galerie Polad-Hardouin / idées d'artistes – Paris
Galerie Le Soleil sur la Place – Lyon
2006 Espace Liberté – Crest –Drôme
2005 Galerie du Château – Vence - Alpes Maritimes
Galerie Cupillard – Grenoble – Isère
2004 Galerie Prise de tête – Romans – Drôme
2003 Galerie du Château – Vence - Alpes Maritimes
2002 Galerie Haus Herbede – Witten – Allemagne
2001 Médiathèque – Montélimar – Drôme
Art'aime – Monvendre – Drôme
2000 Galerie du Port - Crest – Drôme
Prix : Premier prix du cadre d'or, Oddo et Cie, Paris
Expositions Collectives :
2015 "32 artistes, le fil, le rouge", Collectif Fiber Art Fever, Manufacture de Flandres, Roubaix
"Salon de l'Aiguille en fête, Collectif Fiber Art Fever, Paris
2014 Galerie l'âne bleu, Marciac (31)
D'une Aube à l'autre, Association Rémanence, La Galerie, Auvers sur Oise
Galerie Picot-Le Roy,-Morgat (29)
Genèse I, Association Rémanence, Galerie Schwab-Beaubourg, Paris
Genèse II, Association Rémanence, Fondation Taylor
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